Sculptures de Dick de Dery

Je suis autodidacte, je grattouille et dessine depuis l’enfance, mes influences vont du paléolithique à today et partout. Je sculpte et grave principalement l’os et le coquillage et, de temps en temps, je collabore avec d’autres artistes.

Dick, c’était le nom du chien foufou de mon père quand j’étais petit, et de Déry c’est le nom du mas familial…

Les Coquillages

Cypraea tygris, gravure

Le travail de gravure se fait dans 3 dixièmes de mm dans les couches colorées de la coquille du mollusque que je récupère sur des brocantes afin de ne pas alimenter le pillage des océans. Il n’y a pas d’ajout de couleur. C’est la technique du camée.

Cypraea tigris, c’est le coquillage endémique du buffet de grand-mère : on ne se souvient jamais de comment il est arrivé là, mais elles en ont toutes un !

Les Punchlines de Mémé

Ma grand mère est la championne toutes catégorie du dicton en patois et j’ai choisi d’en illustrer quelques-uns ici dans leur traduction en français. Je ne parle pas patois, il y a tant de choses qui se perdront avec elle…

Les Os

Je fais partie des rares personnes sur cette planète auxquelles on offre des os. J’évite les os de boucherie même si je sculpte parfois des restes de repas. Je préfère ceux trouvés dans la nature, blanchis, verdis, fissurés… restes d’animaux morts dehors, dans leur vraie vie d’animaux sauvages, ou même d’animaux domestiqués morts sous le soleil et dont les corps ont enrichi le sol…

L’os a toujours été utilisé par l’homme, jusqu’à l’invention des matières plastiques à la fin du XIXème siècle qui l’ont remplacé. Je renoue le lien !

La matière est belle mais difficile d’éloigner la question de la mort…

Peintures de Charles-Etienne

Comment dire…

Mes dessins, je les conçois souvent de la même façon : partant d’un seul trait sans lever le crayon et sans véritablement savoir ce qui va en ressortir. Un trait… Une forme qui, quelques fois, avant d’être remplie me donne l’impression qu’elle va casser, comme quelque chose de fragile.

C’est en partant de ce constat que l’idée m’est venue d’appeler mon travail « Dessins fragiles »

Apparaissent alors ses personnages aux formes irrationnelles et aux erreurs de proportions que je trouve intéressantes, belles, sensuelles.

Je trouve mon inspiration chez des artistes forts d’un univers marquant : Bosh, Witkin ou encore Steven Cohen pour ne citer qu’eux. La littérature, les légendes et les mythologies façonnent également mon bestiaire. J’aime me balader dans des univers imaginaires figuratifs.

J’ai développé un goût pour le bizarre, le sombre, le monstrueux, le chimérique et me suis fabriqué un univers onirique où peuvent se côtoyer profane et ésotérisme, monstrueux et théâtre, genres et burlesque…

C’est après des études de Beaux Arts où j’ai pratiqué principalement la performance, que j’ai décidé de revenir en 2014 à mes premiers amours que sont le dessin et le croquis, inaugurant alors ma première exposition : Les Dessins Fragiles.

C’est un an plus tard que je découvre le travail de Dick de Dery… Autant dire que je suis tombé tout de suite amoureux de son travail. J’y voyais une résonance, un écho dans nos univers artistiques. C’est donc tout naturellement que j’ai pensé à lui pour cette exposition que nous avons décidé de baptiser Fragiles !

Tout est dit…

Charles- Etienne

FRAGILES ! Charles-Etienne et Dick de Dery

TIDRU

TIDRU : né à St Etienne (FR) en 1986 – autodidacte.

Sculptures en terre cuite/engobe/techniques mixtes pour le dessin (aquarelle, crayons de couleur, collage…etc)

Mon travail est narratif, il raconte l’humain. Je m’intéresse plus précisément au processus de rencontre de l’Autre, au cheminement qui nous amène à lui.

Par les dessins à fleur de peau, j’essaye de picturaliser en surface ce qui est à l’intérieur de nous même, ce qui nous a marqué, ce qui nous compose, ce qui nous a construit (appel au passé, au secret, à l’intime). Partant de ce principe, j’imagine que chacun de nous a un dessin qui lui est propre et qui évolue parallèlement avec le temps qui passe.

[« On peut imaginer une lumière qui projette l’histoire de l’individu de l’intérieur vers l’extérieur, les dessins étant en quelques sortes le jeu d’ombres qui en résulte. »]

Je souhaite mettre l’intérieur de l’individu au premier plan. Dans mon travail, la forme du personnage (son apparence) sert simplement de châssis, de structure, de bagage qui porte et accueil l’essentiel (le dessin).

Ainsi, les supports habituels du jugement de l’autre qui est l’apparence, l’expression corporel, le regard…etc sont muets et incitent le regardeur à chercher ailleurs et peut être à s’immiscer dans le labyrinthe intime qui nous compose.

[« Les pistes sont volontairement brouillées pour d’une part confesser l’image que je me fais du processus de discernement de l’Autre et d’autre part semer là encore les « peut-être » d’une compréhension polysémique de l’Autre. Le questionnement est, pour moi, la seule réponse au rapport à l’Autre et l’identité : sans cesse en construction, en perpétuel mouvement. »]

On me pose souvent la question du sens des titres. Ils évoquent des souvenirs intimes bien précis que je souhaite matérialiser et cristalliser. J’appose le titre en dernier.

Hui ZHENG

Je ne dessine pas ma tristesse, La belle chose ne dure pas pour toujours, une heure, un jour, une semaine, un an, nul ne le sait, il se peut à chaque seconde qu’un changement survienne. J’aime plonger dans mes souvenirs, j’aime penser les souvenirs, les souvenirs sont toujours plus vrai que le présent, ils sont vivants, grandissent avec nous et sont toujours là, il suffit juste d’ouvrir un tiroir. Le monde réel est un spectacle, chacun joue son rôle différemment, c’est difficile de percevoir lequel est vrai, lequel est faux, je ne peux juger. Quel que soit le visage, le tableau est moi, s’agit-il d’un masque ?

« En face de toi » Hui ZHENG et TIDRU

Peintures, dessins et sculptures

Peinture et Passion, c’est dans cette direction que les œuvres se créent. Au fil du temps et au gré du vent, certains matériaux se posent ou s’imposent sur la route de la création.

Il ne s’agit pas de s’orienter mais d’expérimenter, de pratiquer ou tout simplement faire.

Quand l’expérience de vie agit sur le processus créatif, cela donne des pièces hybrides, des bribes d’instants récréatif.

Des toiles traditionnelles au papier classique, du fer en passant par le bois, du pinceau qui côtoit les stylos, l’art aboie que les limites ne sont que dans notre cerveau.

EMER

EMER

Jeanne DORIN


« Un monde sans gravité » est une série de gravures conçues pour un projet d’album jeunesse.
Une invitation à la légèreté, comme une pause, soupape dans un contexte de pesanteur en jouant avec le double sens des mots.
À l’origine il y a l’interprétation du mot gravité, nouvelles alarmantes ou règles de gravitation ???l la seconde interprétation désamorce la première et l’annule pour proposer un voyage où rien ne semble peser.
« Jeanne Dorin cultive une esthétique atmosphérique, évoquant l’envol, l’essor, le sentiment d’apesanteur, et cet unisson miraculeux par lequel l’emplissage des poumons semble répondre à l’activité du ciel au sein duquel le rêveur se trouve plongé (…) Quête de la lumière, quête de l’espace ouvert » Jean Louis Roux dans un article paru dans Les affiches de Grenoble et du Dauphiné à propos de l’exposition « Planer » à la galerie Alter art en mai 2023.
Après un DNAP aux beaux arts de Lyon, Jeanne part en Amérique du Sud avec ses carnets de croquis. Observation, temps suspendu, grandeur de la nature trouvés là bas nourrissent encore son travail aujourd’hui.
Jeanne pratique la gravure en taille douce en combinant plusieurs techniques : monotype et pointe sèche.
Dans son travail, les sujets sont souvent sortis de leur place initiale pour qu’ils deviennent incongrus, déplacés, poétiques, pour ouvrir d’autres horizons, des sorties de mondes.

Eleonora BURRY

La nouvelle expo d’Eleonora Burry. Ses magnifiques dessins en crayon à papier, acrylique, crayons de couleur et feuille d’or.

Un Monde sans gravité

Qui a déjà affronté les créations d’Eric Demelis retrouvera, à l’évidence, certains traits constitutifs de son œuvre. Il y’a d’abord un amour inconditionnel du dessin, celui de la face, du visage, pour l’essentiel. Les figures humaines pullulent, s’entrecroisent, s’entrelacent, jusqu’à former un vaste conglomérat qui va jusqu’à saturer l’espace de la représentation, bien que leur singularité demeure vivace. La société, le monde, la vie en somme, c’est ainsi. Comme le disait un grand philosophe du 17ème siècle, Spinoza, « des corps composent avec des corps ». On se frotte, s’accroche, se délie ou s’aime, c’est toujours sans le commandement de la rencontre qu’advient un machin-vivant. A côté de ces déroutantes agglomérations, de la place est faite pour des motifs particuliers, plus épurés, faces ou silhouettes.

Me touche particulièrement la série réalisée au crayon de couleur. Elle me fait irrésistiblement penser à l’Art africain, plus précisément à la statuaire de l’Ouest. Les traits y sont délibérément exagérés ou diminués, et dans cette métamorphose consentie, on parvient à une adéquation plutôt troublante ou tremblante, au réel du corps. Il y’a aussi cette belle conjugaison entre le texte et l’image avec les auteurs Armand Dupuy et Perrin Langda. Elle se réalise dans maints formats. On ne sait qui a initié l’un ou l’autre, mais peu importe au fond. Ce sont des adages, parfois des aphorismes, des formules banales qui se glissent au travers des têtes improbables. Car, qu’est-ce qu’une caboche, sinon un lieu où gisent et circulent, jour et nuit, des masses de propos incohérents, au mieux surréalistes. Ceci m’évoque le terme de « grotesque », dont il faut vérifier l’origine italienne indiquant la caricature. Il s’agit, ici ou là, d’ornements nés dans les grottes, lieux de recueillement. Aussi s’en tiendra-t-on à cette banale constatation. Le portrait n’existe pas pour magnifier la face humaine, selon un idéal classique, où elle constituerait l’essentiel de l’être. Vaille que vaille, pas question ici de faire grise ou triste mine, c’est juste du graphite ou de l’encre de chine. Quant à la tête qu’on a, la mérite-t-on ? A vous d’en décider.

Laurent Henrichs, 9 septembre 2017

Philippe CHAMBON

Dans une vie antérieure, Philippe Chambon a longtemps conduit des trains à grande vitesse. Mais dans une vie parallèle, tant il vouait une admiration à Fred, le prodigieux auteur de bandes dessinées, il aurait tout aussi bien pu être le conducteur de la lokoapattes, cet étonnant « train où vont les choses » qui apparaît dans l’ultime album que l’auteur a consacré aux voyages dans l’imaginaire de son héros Philémon. C’est dire que, d’emblée, Philippe a penché du côté d’une tendre fantaisie. Après avoir pratiqué un temps la BD en retraçant par des séries de gags les menues péripéties et les états d’âme de Fil de Fer, une sorte d’alter ego rêveur, il s’est ouvert aux expressions spectaculaires de l’art urbain et à l’inventivité désinhibée de l’art singulier, privilégiant dès lors le dessin libre et la peinture acrylique. En entrelaçant dans ses œuvres en un joyeux tohu-bohu, un méli-mélo foutraque, des figures de quidams et des animaux enfantins, il s’est créé un style caractérisé par une impression de germination spontanée, de combinatoire loufoque, de foultitude hétéroclite, le tout égayé d’une palette de couleurs explosives.

Jean Pierre Chambon

Eric DEMELIS et Philippe CHAMBON

Fêter le projet d’une vie, c’est poser la question de son commencement. Entre cette galerie et moi, les choses ont commencé sur le trottoir de la rue Condorcet, un jour de 1998, alors que je cherchais un local pour mes activités.

C’est la vitrine qui me plaît. Je me dis que je pourrais en faire un lieu d’exposition pour moi, mais aussi pour d’autres artistes, que j’inviterais. Je l’achète et crée dans la foulée l’association Losange, dans l’idée d’offrir à de jeunes créateurs un premier lieu d’exposition où rencontrer leur premier public, dans l’idée aussi de leur permettre d’apprendre à exposer et à promouvoir leur oeuvre. Parmi ceux qui ont commencé ici, plusieurs exposent aujourd’hui un peu partout, en Europe et dans le monde.

La galerie acquiert peu à peu une modeste notoriété, des artistes confirmés viennent y montrer leur travail. Les expositions se suivent, au rythme de 9 par an. Il y a aussi bien sûr les temps de découragement, crises économiques et quelques confinements… Mais sans jamais perdre cette conviction que ces projets en valent vraiment la peine.

Cette conviction, ce sont les ateliers qui permettent le mieux de la tenir: le grand plaisir de transmettre la passion de créer, par l’enseignement des techniques de peinture, de dessin et de sculpture les plus diverses, en confrontant les élèves à des artistes très différents. La satisfaction de voir éclore quelques talents parfois, certains élèves développent un travail de création, exposent dans la galerie… Le bonheur d’avoir contribué à allumer quelques étincelles, à révéler quelques vocations.

Je remercie les artistes de m’avoir fait confiance pour y exposer leur travail et un autre grand merci aux élèves qui me suivent et me font part de leur curiosité et soif d’apprendre !

Les 25 ans que je fête aujourd’hui sont ceux d’une aventure parfois difficile, parfois éreintante, mais belle, constructive et toujours dans l’esprit d’une créativité joyeuse, une découverte permanente, une aventure telle que je la rêvais ce jour de 1998, sur le trottoir de la rue Condorcet, devant cette vitrine.

Virginia ALFONSO CALACE

Liste des artistes:

AGNE – Virginia ALFONSO – Irène AUDIER – Michel ALTAMURA – Mavi BOIANO – BLUX – Estelle BOULLIER – Eleonora BURRY – CAMARASA – Murielle CAMPILLO – Marie Claire CANO – Joseph CAPRIO – Frédéric CHAIS – Philippe CHAMBON – Emilie CHAUMET – André CHICHIGNOUD – Françoise CHUVIN – Hélène CIPRA – Charles-Etienne COLY – Grégory COMPAGNON – Catherine CROZON – Marie Claire DANIEL – Eric DEMELIS – Christian DELL’OVA – Dick-de-Dire – Nathalie DUCAMP – EMER – EYMARD-DUVERNAY – Carole EXBRAYAT – Pierre FABRY – FOUÈSE- Barbara FOUGNON – Valerie GAILLARD – Catherine GUILLERMOU – Graciela GRILLO – Catherine HEYMAN – Leire IRARRAGORRI – Agnès JEANNOT – JIDE – Marie Laure JOUVERT – Marie KRAUZE – Michèle LACOSTE – Marie LAFAILLE – Sonia LEDOS – Julie LE GOFF – Chantal LEGENDRE / CHANATH – LOL – Séverine MARTINEZ -Michèle MARGARY – Gilles MAZEN – Sofie MELNICK – Claudine MEYER – Regine MORRISSON – Marie Odile MULLER – NUVISH – Elsa OHANA – Pascale PARREIN – Carole PENIN – Alissa PETIT – Liliana PONCE DE LEON – Colette REYDET – Reidunn RUGLAND – Julian SARO – Vera SERTORIO – Catherine SICOT – SÔNIAC -Van THAI – Jean WELTER – Hui ZHENG – 1011

Et les élèves de l’atelier complètent joyeusement l’expo !

Les 25 ans du LOSANGE

Béatrice WOLFF

« J’aime me passer de modèle et m’affranchir de la réalité virtuelle. Je ne représente pas d’objet du monde naturel, réel ou imaginaire mais seulement des formes et des couleurs pour elles-mêmes.

Je laisse mon esprit divaguer au service de mes créations.

Je raconte des histoires grâce aux signes.et je souhaite que chaque personne face à mes créations puisse voyager et créer sa propre histoire.

Chaque collage, encre ou peinture vient de mon cœur, de toutes les aventures de ma vie.

Je mets sur papier ce que je ressens, ma réalité…

Mettre mes pensées, mes émotions sur papier, retranscrire visuellement mon ressenti, c’est ma manière d’être artiste.

Créer est mon espace total de liberté. »

Originaire du nord de la France, Béatrice Wolff a suivi jusqu’à l’âge de 18 ans divers ateliers aux beaux-arts de Dunkerque : nu, gravure, sérigraphie, nature morte….

Elle a continué par la suite à suivre différents ateliers d’artistes au Venezuela, à Paris, en Australie puis à Montpellier.

Elle vit aujourd’hui entre Montpellier et Lyon.

De ses nombreux voyages, elle puise dans ses souvenirs des sensations et des couleurs sud-américaines, les signes et les symboles de la culture aborigène australienne ou encore l’art ancestral japonais, à travers l’usage de l’encre de chine.

Ayant tissé des liens entre toutes ces cultures, elle réintroduit subtilement ses sensations, ses ressentis par des textures, et surtout par la couleur.

Son matériau de prédilection est le papier, le fil conducteur de son travail.

A partir de ces papiers, souvent choisis pour leur attractivité, elle crée avec ou par-dessus un simple morceau en puisant de son énergie. Ses fragments vivants qui peuvent raconter une histoire, sont collés, découpés, déchirés ou froissés et déposés sur le support, papier ou autre sur lequel elle rajoute quelques traces de peintures, de l’encre de chine, du crayon, du pastel ou de la bombe acrylique.

De là, s’assemblent subtilement des couleurs énergiques, vives, fortes, fluorescentes, paradoxalement harmonieuses et se forment des compositions parfaitement équilibrées.

Comme des patchworks de vie, de souvenirs, de sensations…

En mixant la peinture aux collages, elle exprime ses idées, ses sensations par des signes, des images, des mots et par ses palettes lumineuses, elle renforce et dynamise ses compositions.

Elle arrive aussi à produire des peintures imitant ses collages, à la frontière entre les deux techniques, rajoutant une expérience visuelle dans ses compositions. Ou parfois, elle crée des monolithes très simples proches des papiers qui sont aussi sculpture.

Elle trouve alors sa propre écriture, son propre langage, jouant entre la sculpture et la peinture. Les compositions de Béatrice Wolff sont subtiles mais aussi évidentes, joyeuses, lumineuses et efficaces.

Installée aujourd’hui à Montpellier , Béatrice Wolff crée dans son propre atelier et expose régulièrement son travail.

Manuel DESSORT

« Une proposition pour exposer avec une créatrice ?

Oui, jouons le jeu et envisageons les pièces les plus adéquates pour qu’il y ait dialogue.

Dans ce registre d’une abstraction ou la couleur s’impose, j’ai opté pour un ensemble de mini-séries réalisées en 2021 et 2022.

Sur de nouveaux supports pour moi, des cartons toilés dans leurs dimensions maximum, je définis les contraintes, avec le travail de Bernard Frize en tête.

Utilisation uniquement des spalters de chantier, fond systématique, orientation colorée dans chaque série et surtout tracé linéaire.

Mes brosses larges habituellement utilisées pour une gestuelle rapide en rotation, deviennent là, outils de précision dans une lenteur désirée, mesurée. Les tons se superposent, s’imbriquent avec du rythme, de l’ombre et de la lumière… pour provoquer une émotion inattendue.»

Manuel Dessort – Février 2023 –

Échanges chromatiques. Rencontre entre Béatrice Wolff et Manuel Dessort.

ESTAMPE CONTEMPORAINE

Elsa OHANA(1986, Paris) vit et travaille en France.

Artiste graveure et agrégée d’Arts plastiques, actuellement résidente du Collectif d’artistes du Château de Verchaus (Ardèche).

Sa pratique artistique mêle l’estampe contemporaine, l’installation, les dispositifs scéniques et interroge les micro-récits du féminin et de la mémoire collective. Une arborescence de l’intime composée de fragments et d’espaces élastiques qui interroge le corps comme un espace de traversée physiques, intimes et politiques. Entre figuration et abstraction, comment faire œuvre d’un passage ?

Ses recherches questionnent l’estampe comme mise en forme d’une pensée mobile qui se développe et connaît toutes sortes d’états et de « devenirs ». Ce système, à entrées et sorties multiples, joue avec les fusions en associant empreintes, technique picturale et gravure. Réseaux de lignes et de liens où les corps forment un récit non linéaire, fragmenté et déroutant.

Un « cryptogramme hybride », organique, végétal, humain et minéral comme une invitation à penser les différents liens de nos vies comme rhizome, arborescence ou labyrinthe de nos intimes. Lignes du corps, motifs organiques, tourbillons, plissements et concrétions forment une cosmologie intérieure.

Comment l’estampe peut-elle dialoguer avec l’espace du sensible ? Territoires graphiques, lignes aux devenirs multiples, l’hybridation et les dispositifs ouverts au cœur d’un parcours et d’une démarche d’exploration plasticienne de l’estampe contemporaine.

Elsa OHANA

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