Le travail que je présente ici est né de l’envie d’explorer en profondeur le geste dans la peinture. Plus exactement de l’envie de libérer le geste de tout biais, de toute contrainte. Il m’est apparu évident qu’il fallait au préalable abandonner l’idée de la figuration. Puis qu’il était nécessaire de mettre de côté également les outils habituels, afin d’être au plus près du corps, des sensations. Des lors que ce préalable était établi, il ne me restait plus qu’à laisser danser le geste, tous mes sens en éveil, jusqu’à parfois entrer dans une sorte de transe, et aller à la rencontre de ces moments rares où le geste devient purement intuitif, où la peinture devient une évidence.
Marc Levasseur
On commence par laisser une trace d’huile sur la surface.
Elle ne veut rien dire, que le début.
Du bout du doigt, elle s’étire. Urgemment.
Les choses bougent, s’écartent, s’entrevoient et se perdent, se diffusent et se concentrent.
La trace d’huile comme nuée chromatique. La tâche d’huile sur un sol sombre, dans laquelle se perd un contemplateur médusé. Des vagues qui s’étendent en mouvement rectiligne, l’objectif tombé bas. La lumière qui glisse et s’échappe. Des silhouettes qui se déforment. Une caméra qui se déporte, brusquement. Un son. Une chute. Une bourrasque.
Marc Levasseur se défend du figuratif. Il parle mouvement. Il parle transe. Révoque le délibéré, s’éloigne de l’exactitude. Part loin. C’est pourtant dans l’oubli que surgit l’imaginaire, un vocabulaire de la forme déjà perdue.
Sans intermédiaire entre la paume et le pigment, il reste fidèle au premier geste de l’artiste, et surtout à tous ceux qui ne lui appartiennent déjà plus. Ceux dont on se demande après comment ils sont venus.
« Certaines œuvres sont les contours flous de moments très précis » Le reste, dit-il, ne le concerne plus.
Arbres plongeant dans la terre et s’élançant vers le ciel.
Ancrés, aériens.
Arbres qui m’accompagnent au bord des routes et des chemins.
Arbres que j’admire pour leurs longévités, leur résistance aux saisons, leurs formes, leurs murmures au gré des vents, leurs supports aux chants d’oiseaux.
Je leur rends hommage par ces quelques toiles…
Massika Bendaoud Diabi
Mon travail consiste dans un premier temps, à feuilleter des magazines puis, je découpe des morceaux d’images qui m’attirent, me captivent et surtout, qui me parlent.
Ces petites portions d’images en papier vont représenter mon univers intérieur, elles épouseront la toile où je viendrai peindre à l’huile et, petit à petit, une histoire prendra vie.
Mes peintures s’inspirent de paysages de différents pays d’Afrique, d’Amérique latine et beaucoup du Maghreb ; elles réveillent en moi une telle sensibilité, elles me procurent une émotion tellement forte que ces payssages s’impriment en moi comme réels.
Des objets d’orients comme les dinanderies (objets en cuivre, fer blanc, étain ou laiton martelés) sont invités à décorer mes peintures pour évoquer les origines de mes attaches, mais également des tendances diverses en décoration intérieure…
Dans le dédale de mes toiles se glissent quelques fois des visages souvent ridés, là où se trouve le reflet de l’âme. Chacun de ces sillons sont des blessures, des souffrances, de l’amour et de l’espoir.