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Eleonora Burry


« Je ne me rappelle pas précisément quand a commencé mon travail artistique, mais les images d’enfance me ramènent vers moi toute petite en train de dessiner et de jouer avec mes crayons de couleur sur chaque petit bout de papier qui se trouvait à ma portée.


Avec le temps j’ai perfectionné ma technique de dessin et de peinture priorisant toujours la figure humaine et l’hyper réalisme comme moyen d’expression.
En cherchant un style propre, resurgi l’image d’une photo de ma grand-mère, petite fille alors habillée pour le carnaval. Cela a été le début d’une série sur la petite enfance, l’enfance et l’adolescence que je continue
maintenant avec mes proches et mon petit garçon.


Mon passage par la scénographie, à la faculté des Beaux Arts, m’a donné la maitrise de l’espace et de l’ambiance qui se reflètent dans mon œuvre. Les ludiques trames comme décors, habillent et donnent sens à mon travail.


L’utilisation principale du crayon papier me permet de proposer un discours poétique avec les outils de l’enfance et ses multiples souvenirs.
La réalisation plastique regorge alors de charges affectives comme vision d’un monde intérieur ».
Eleonora BURRY

Niña Pajarito I
Niña Pajarito II
Fin del Juego
El cuidado del Jardín
Casitas ambulantes II
Maternidad II
Maternidad I

A propos des jeux…

Claude Lévi-Strauss disait, «L’enfance est la machinerie qui transforme la pure langue pré-babélique en discours humain, la nature en histoire. »
Babel, une véritable expérience inaugural pour l’humanité, les premiers tâtonnements de l’enfance comme origine transcendantal de l’histoire. Cette patrie originaire de l’enfance doit continuer à voyager vers l’enfance à travers l’enfance.

Et c’est ce voyage qui nous propose Eleonora Burry avec ces enfants atemporels, leurs jeux et leurs jouets. L’enfance a quelque chose à nous dire depuis les profondeurs du temps.

C’est connu que l’origine des différentes sphères du jeux sont liées profondément au sacré ; les jeux que nous connaissons peuvent être reconnus dans les anciennes danses, lutes rituelles et pratiques divinatoires.

Dans le jeux survit le rite, en jouant, l’homme se détache du temps sacré et l’ « oublie » dans le temps humain. Mais aussi l’humanité invente des jeux en marge du sacré, créant de jouets par la miniaturisation d’objets quotidiens qui appartiennent à la sphère pratico-économique.

Quelle est alors l’essence du jouet ?
Ce que le jouet conserve de son modèle sacré ou économique, ce qui survit à la miniaturisation ou au démembrement, n’est pas autre chose que la temporalité humaine qui était contenue en eux, sa pure essence historique.

Avec un excellent dessin d’une extrême subtilité, Eleonora Burry nous mène devant la question de savoir si nous pouvons continuer à jouer dans la forêt pendant que le loup est encore là… Jusqu’à aujourd’hui nous pouvions.

Mais maintenant le loup sévit de plus en plus près, de millions et de millions d’enfants affamés, dans la rue, saccagées par les guerres et de plus en plus de loups trop voraces, trop assassins.

Eleonora Burry nous propose de prendre conscience de notre responsabilité face à eux, de leur permettre de grandir en jouant dans un monde de liberté et d’amour.

Telma Satz/ curatrice du BAA

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