Elle peint des paysages et elle sculpte des personnages. Nulle frontière entre les deux : l’humain habite la nature et la nature habite l’humain. Faire corps avec le vivant… Isabelle peint des horizons sans limite, des étendues de terre et d’eau brouillées de brumes, et des ciels mouvants traversés de nuées. Isabelle sculpte aussi des personnages recroquevillés sur eux-mêmes, et qui semblent se fondre à demi dans le bloc de matière sur lequel ils reposent. Elle pétrit ces créatures comme des golems, mêlant à la cire d’abeille terres et végétaux récoltés au gré de la marche. Nature cueillie et humains recueillis… Tout est toujours à naître : fœtus, chrysalides, nids, essaims, formes à peine ébauchées, graines qui poussent en secret, corps qui germent. L’ancrage au sol et l’âme au ciel : la terre et l’éther… Parfois atterrée, parfois éthérée, la pensée est la vapeur même dans laquelle baignent les paysages d’Isabelle.